06 octobre 2011
Retrouvailles
Dans le temps qui parfois coule tel un ruisseau frais mais souvent tel un fleuve fangeux il t’arriva d’attendre la fin des journées de travail
Péripéties suscitant l’approbation d’amis et de connaissances perdus de vue puis retrouvés au coin de la rue alors qu’est-ce que tu deviens comment as-tu réussi à entrer dans ces entreprises on peut dire que tu en as eu de la veine tu étais si mal parti avec tes livres tes poèmes
Ah oui les livres les poèmes oui ils en ont entendu parler un peu mais les entreprises ça les intrigue beaucoup plus comment tu t’es débrouillé
Comme l’araignée qui s’installe dans un coin entre le mur et le plafond et qui n’a plus qu’à attendre au milieu de cette merveille de technique qu’est sa toile pour exercer sa répugnante prédation toutes astuces pour lesquelles l’araignée n’a que peu de mérite ignorant comme nous l’ignorons nous-mêmes d’où lui vient ce savoir faire
Jamais l’araignée n’apprend à tisser sa toile jamais l’araignée ne se préoccupe de savoir que ses fils sont si solides qu’ils peuvent entrer dans la fabrication de gilets pare-balles du moment qu’elle peut capturer les mouches rien d’autre ne semble compter pour elle
Même lorsque tu as l’impression qu’elle t’observe avec ses quatre paires d’yeux pendant que tu écris tes livres tes poèmes si insignifiants aux yeux des amis et connaissances perdus de vue puis retrouvés au coin de la rue
Alors à la prochaine disent-ils en s’éloignant pour toujours
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21 août 2011
Je ne suis pourtant pas seul à lever les yeux sur l'unique importance,
le goût de l'air et ses couleurs, les formes qu'il chérit. Et l'on nous taxe de rêveurs, moi l'incurable des nuages, nous, inconsolables de la terre !
Qui reconnaître ? Vous que les dortoirs, les guichets, les pointeuses et les stades n'ont pas encore avalés...
Oui, vous, les rescapés du mauvais rêve ! On vous parle !
(Extrait de mon recueil L’Alerte joyeuse, éditions Orage-Lagune-Express, 1997.)
00:07 Publié dans L'Alerte joyeuse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'alerte joyeuse, poésie, éditions orage-lagune-express, droits réservés, 1997, recueil, christian cottet-emard, rêve, nuage, ciel, air
10 août 2011
Deux vallées m’enfantent,
l’une où je résiste et l’autre où je consens. La première me fit naître et voulut me réduire, la seconde me fit voir et voulut m’accueillir. Je ne suis que silence et fixité dans celle où je lutte, parole et mouvance dans celle où j’acquiesce. L’une a misé des brassées de destins sur de pauvres objets que nous servons plus qu’ils ne nous servent, l’autre s’est détournée de ces mirages. Leurs arbres ne se connaissent pas et leurs eaux s’ignorent jusque dans la mer. Je les habite : l’une à mon corps, l’autre à mon rêve. M’unifier dans l’une ou l’autre me condamnerait car je ne puis être de ceux qui partent.
(Extrait de mon recueil L’Alerte joyeuse, éditions Orage-Lagune-Express, 1997.)
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